Anne-Elisabeth et Jean-Yves Coquelin photographient ensemble depuis huit ans, prenant leur intérêt plus au sérieux dès lors qu’ils vivent en Inde puis en Chine à partir de 2013.
Nés en France au milieu des années soixante, ils ont ainsi découvert tardivement le Sud-Est asiatique et ont beaucoup photographié le Vietnam et le Cambodge. Après des années durant lesquelles les clichés se sont accumulés, ils se sont décidés à composer des séries en vue de leur publication, centrées sur le portrait mais explorant aussi les scènes de rue.
Le travail à deux est déterminant. Qui permet de dépasser le doute esthétique attaché à des images et des relations auxquelles chacun se sent lié affectivement. En travaillant à deux, le dialogue s’élargit : d’intérieur, de duel avec le sujet, il passe à un discours à trois, à quatre, au groupe. Il est instant saisi et partagé, il devient projet et discours permanent.
Au point, entre eux, d’oublier parfois qui a déclenché, qui est l’auteur. Il n’y a plus d’auteur. Ou bien il passe au second plan, derrière ce spectacle premier, qui devient image et reflète leur émotion commune.
Ces portraits indiens ont gardé sur eux leur pouvoir intact.
Ce sont les premières images qu’ils choisissent de partager.